Le producteur doit d’abord montrer le film sexuel sur Michel Houellebecq à l’auteur français
Michel Houellebecq — © Contour par Getty Images
Un cinéaste du collectif d’art néerlandais KIRAC doit montrer à Houellebecq le film, avec l’auteur français Michel Houellebecq, « parce qu’il veut le sortir à l’avance ». C’est ce qu’a décidé mardi la cour d’appel d’Amsterdam.
jvhSource : BELGA
Aujourd’hui à 11:51
Houellebecq a fait appel du jugement du tribunal de district d’Amsterdam dans un procès qu’il avait intenté contre KIRAC. Ce collectif a réalisé un film sexuel avec Houellebecq, mais l’auteur ne consent plus à la diffusion des images.
Le cinéaste a réalisé un film en utilisant les images de Houellebecq de l’année dernière et prévoyait de sortir le film dans quelques semaines. Lui et Houellebecq étaient parvenus à un accord « qui donne essentiellement carte blanche au cinéaste », rapporte la cour d’appel d’Amsterdam. Cependant, à la suite d’une bande-annonce et d’un entretien avec le cinéaste, Houellebecq « craint que le film ne ternisse sa réputation ». Houellebecq estime que le cinéaste n’honorera pas les accords qu’il a conclus sur « un jeu de réalité et de fiction », écrit le tribunal.
Selon le tribunal, sur la base de ce que le cinéaste a déclaré dans une interview, « il existe un risque sérieux qu’il n’honore pas correctement les accords. » Une fois le film en ligne, le mal ne peut être réparé. C’est pourquoi le cinéaste Houellebecq doit montrer le film tel qu’il veut le sortir à l’avance. Si l’écrivain français s’y oppose et que le cinéaste ne veut pas adapter le film, il peut retourner en justice. »
L’auteur a déjà comparu devant un tribunal français. Il a décidé que le film n’envahissait pas sa vie privée. Houellebecq a dû verser une somme modique au cinéaste Stefan Ruitenbeek.
Houellebecq avait précédemment déclaré que le contrat qu’il avait avec KIRAC n’était pas juridiquement valide. Il a dit qu’il était déprimé au moment de la signature du contrat, et il a dit que c’était au milieu de la nuit lorsque le contrat a été signé, dans un état d’ébriété. Selon le juge, cependant, « il est incompréhensible que Houellebecq ait participé à l’enregistrement s’il a trouvé l’accord vraiment problématique ». De plus, selon le juge, « suffisamment de temps s’était écoulé entre la conclusion du contrat et le début du tournage pour revenir sur le contenu de l’accord ».